Comprendre la convention réglementée en sas : enjeux et procédures

Les conventions réglementées en SAS constituent un pilier essentiel de la transparence et de la bonne gouvernance d’entreprise. Selon une étude de la Chancellerie, 73% des litiges entre associés impliquent des irrégularités dans ces conventions. Comment votre SAS peut-elle naviguer sereinement dans ce cadre juridique complexe ? 

Qu’est-ce qu’une convention réglementée et dans quels cas s’applique-t-elle ?

Une convention réglementée en SAS est un contrat spécifique conclu entre la société et certaines personnes ayant un lien particulier avec elle. Cette procédure juridique encadre strictement les accords passés avec les dirigeants, actionnaires détenant plus de 10% du capital, ou leurs proches parents.

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Le législateur distingue ces conventions des accords libres pour protéger l’intérêt social et éviter les conflits d’intérêts. Contrairement aux conventions courantes qui s’exécutent librement, les conventions réglementées nécessitent une autorisation préalable du président et une approbation lors de l’assemblée générale.

Les situations concernées incluent notamment les contrats de travail avec un dirigeant, les prêts accordés par la société à un actionnaire majoritaire, ou encore les baux commerciaux signés avec une société contrôlée par un dirigeant. Cette réglementation s’applique également aux conventions indirectes, lorsqu’un tiers agit pour le compte d’une personne visée.

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L’identification d’une convention réglementée repose sur deux critères cumulatifs : la qualité du cocontractant et l’existence d’un intérêt économique dans l’opération. Une compréhension approfondie de ces mécanismes, détaillée sur https://www.contract-factory.com/blog/convention-reglementee-sas, vous protège des sanctions et renforce la confiance de vos partenaires.

La procédure d’autorisation étape par étape

La validation d’une convention réglementée suit un processus strict défini par le Code de commerce. Cette procédure garantit la transparence et protège les intérêts de la société.

  • Autorisation préalable du président : Le dirigeant concerné informe le président de la SAS dès l’identification de la convention. Cette étape doit intervenir avant la signature du contrat.
  • Information du commissaire aux comptes : Si la société en dispose, le commissaire aux comptes doit être informé dans les plus brefs délais pour établir son rapport spécial.
  • Délibération en assemblée générale : L’assemblée générale ordinaire statue sur l’approbation de la convention. Le dirigeant intéressé ne peut pas participer au vote.
  • Approbation formelle : L’assemblée se prononce après lecture du rapport du commissaire aux comptes ou, à défaut, présentation détaillée des conditions de la convention.
  • Formalités post-approbation : La décision d’approbation est consignée au procès-verbal de l’assemblée générale et déposée au greffe du tribunal de commerce dans le mois suivant.

Le non-respect de cette procédure expose la société à des sanctions civiles et peut entraîner la nullité des conventions irrégulières.

Ces conventions interdites à connaître absolument

Le législateur a établi un périmètre strict concernant certaines opérations financières entre les dirigeants et leur SAS. Ces conventions prohibées représentent des lignes rouges à ne jamais franchir, sous peine de sanctions pénales.

Les prêts consentis par la société à ses dirigeants constituent la première catégorie d’interdiction formelle. Qu’il s’agisse d’avances de trésorerie, de découverts en compte courant ou de crédits à court terme, toute forme de financement direct est proscrite. Cette règle protège le patrimoine social contre les détournements potentiels.

Les garanties accordées par la SAS pour les engagements personnels du dirigeant tombent également sous le coup de cette interdiction. Cautionner l’emprunt immobilier personnel du président ou avaliser ses dettes privées expose la société à des risques financiers disproportionnés et constitue une infraction.

Toutefois, certaines exceptions légales existent, notamment pour les sociétés dont l’activité principale consiste en opérations de banque ou de crédit. Les sanctions encourues incluent l’amende et l’emprisonnement, rendant cette vigilance juridique absolument cruciale.

Particularités de la SASU : comment adapter la procédure ?

La SASU présente des spécificités procédurales importantes qui simplifient considérablement la gestion des conventions réglementées. En effet, l’absence d’assemblée générale d’associés modifie fondamentalement l’approche traditionnelle de validation de ces conventions.

Dans une SASU, l’associé unique cumule tous les pouvoirs décisionnels. Il peut donc approuver directement les conventions réglementées par décision écrite, sans avoir besoin d’organiser une assemblée formelle. Cette particularité accélère significativement le processus et réduit les contraintes administratives.

Le président de la SASU conserve néanmoins son obligation d’information. Il doit présenter un rapport détaillé sur chaque convention à l’associé unique, même si ce dernier est parfois la même personne physique. Cette démarche garantit la transparence des opérations et maintient une trace écrite des décisions prises.

L’associé unique peut également déléguer certaines prérogatives au président via les statuts, notamment pour les conventions courantes et de faible montant. Cette souplesse organisationnelle représente un avantage concurrentiel notable pour les entrepreneurs souhaitant optimiser leur structure décisionnelle.

Sanctions et conséquences du non-respect : que risquez-vous ?

Le non-respect des règles encadrant les conventions réglementées expose la SAS et ses dirigeants à des sanctions lourdes. La nullité de la convention constitue la première conséquence directe. Cette nullité peut être prononcée par le tribunal à la demande de tout associé ou tiers intéressé, entraînant l’annulation rétroactive de tous les effets juridiques de la convention.

La responsabilité civile des dirigeants se trouve également engagée. En cas de préjudice causé à la société par une convention non autorisée, ils peuvent être contraints de verser des dommages et intérêts. La jurisprudence récente illustre cette sévérité : un arrêt de la Cour de cassation a confirmé la condamnation d’un président de SAS à verser 150 000 euros pour avoir conclu un contrat de prestation sans autorisation préalable.

Les sanctions pénales complètent ce dispositif répressif. L’abus de biens sociaux, délit passible de cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende, peut être caractérisé en cas de convention manifestement contraire aux intérêts sociaux. Heureusement, des procédures de régularisation a posteriori permettent souvent de limiter les conséquences, notamment par la convocation d’une assemblée générale extraordinaire pour ratifier la convention litigieuse.

Vos questions sur les conventions réglementées en SAS

Qu’est-ce qu’une convention réglementée en SAS et quand est-elle obligatoire ?

Une convention réglementée est un contrat ou accord conclu entre la SAS et ses dirigeants ou associés détenant plus de 10% du capital. Elle est obligatoire dès que la société contracte avec ces personnes dans leur intérêt personnel.

Comment valider une convention réglementée lors d’une assemblée générale en SAS ?

L’assemblée générale vote sur un rapport spécial du commissaire aux comptes présentant la convention. Les associés concernés ne peuvent pas participer au vote. L’approbation se fait à la majorité simple.

Quelles sont les conventions interdites entre un dirigeant et sa SAS ?

Les emprunts, découverts et cautionnements au profit du dirigeant sont strictement interdits. Les conventions manifestement abusives ou contraires à l’intérêt social peuvent également être sanctionnées par les tribunaux.

Comment fonctionne la procédure de convention réglementée dans une SASU ?

Dans une SASU, l’associé unique statue directement sur les conventions. Il doit mentionner sa décision dans un registre spécialement tenu à cet effet, sans nécessiter d’assemblée générale formelle.

Quelles sont les sanctions en cas de non-respect d’une convention réglementée en SAS ?

Les sanctions incluent la nullité du contrat, la responsabilité civile du dirigeant et la restitution des avantages perçus. Le dirigeant peut également faire l’objet de poursuites pénales pour abus de biens sociaux.

Pourquoi faire appel à un expert juridique spécialisé en droit des SAS ?

Un expert juridique sécurise la procédure complexe des conventions réglementées, évite les sanctions et garantit la conformité légale. Son accompagnement protège dirigeants et associés contre les risques juridiques.